Nous nous adressons à vous, le responsable des enquêtes relatives à l’affaire la plus importante que le Calcio ait connu: Moggiopoli, comme la définisse le journal sportif italien le plus vendu (Gazzetta dello Sport, ndr). Et non pas Calciopoli. Evidement, le reste du football était propre.
Nous nous adressons donc à vous, le seul, parmi tant d’autres, que nous estimons être en mesure de nous aider en cette période. Comme vous pouvez sans doute l’imaginer, pour un supporter juventino, il est actuellement compliqué de demander l’aide de quelqu’un d’autre.
La personne qui a été choisie pour reprendre en main le Calcio, Guido Rossi (commissaire extraordinaire de la Fédération italienne de football, ancien associé de Moratti et Tronchetti Provera, propriétaires de l'Inter de Milan, ndr), s’est fait remarquer dès le premier jour pour son équilibre: il l’a mis en évidence lorsqu’il a repris Capello qui avait mis en avant la « folle » hypothèse que la Juventus ne soit pas reléguée. « Bon entraîneur, mais il dit des bêtises », avait-il déclaré. Bon à savoir.
Ou lorsqu’il a rappelé en rigolant qu’il était « interiste, je n’ai donc rien à voir avec ce scandale ».
Ou lorsqu’il a repris publiquement Cannavaro, coupable d’avoir dit ce que tout le monde savait, ou Peruzzi le jour d’après.
C’était tout le Calcio qui était ainsi, disait Cannavaro. Pas seulement la Juve. Et ça semble vrai.
Ils le savaient tous, nous le savions tous. Les petites équipes s’appuyaient sur les grandes. Les grandes étaient toutes à la recherche de plus de pouvoir. Certaines réussissaient. Je parle de la Juve et du Milan. Et d’autres n’y parvenaient pas, et elles se contentaient alors de contacter personnellement quelques arbitres amis (Nucini se disait ami et confident de Facchetti) ou de programmer des entretiens avec les désignateurs arbitraux pour avoir des informations sur les arbitres qu’ils auraient souhaités. Je fais bien évidement allusion à l’équipe que supportait Guido Rossi. Celle qui n’a soit disant rien à voir dans cette affaire.
A qui s’adresser donc, si ce n’est à vous ?
A la Juve ? Non, il n’y a malheureusement plus de société, pour le moment. Personne ne parle, personne ne donne d’explication, personne ne donne son point de vue. Les héritiers des Agnelli sont jeunes, et le reste de la société a été décapité justement à cause de cette affaire.
A notre groupe de supporters ? Non, nous sommes la Juve. Pas de vitrines cassées, pas de violence, pas de révolution dans les rues. Et nous sommes nombreux, oui, mais éparpillés dans toute l’Italie. Peut-être serons-nous contraints à nous y rendre, un de ces jours, pour nous faire entendre, même si ce n’est pas dans nos habitudes.
Aux chaînes de télévision ? A la presse ? Oui, bonne idée. Aux télévisions de Berlusconi et Galliani. Nos rivaux. Ou à la Gazzetta dello Sport, impliquée dans les interceptions dans lesquelles le dirigeant rossonero Meani se vante d’avoir imposé au journaliste de ce journal la note à attribuer à un arbitre.
Auprès de qui faire appel donc, si ce n’est à vous, pour demander que justice soit faite ?
Et notez bien, nous disons bien justice. Pas de pitié, et pas de grâce. Seulement justice. Si nous venons à être relégués, nous ferons avec. Mais pas parce que la Gazzetta le demande. Pas parce que quelques journalistes ont déjà établi des sentences dans des articles plus que subjectifs. Pas parce que l’Association des consommateurs demande notre relégation. Pas par peur de frustrer les gens …
Tout ceci, cher Monsieur Borrelli, pour vous faire comprendre où nous en sommes arrivés.
Décidez des peines que mérite la Juventus, nous les accepterons. Peu importe la peine.
Jugez s’il y a illégalités, maladresses, tentatives horribles d’avoir plus de pouvoir que les autres ou réaction contre un autre pouvoir plus radical.
Jugez vous-même si nos principaux rivaux, le Milan par exemple, le Milan du Président actuel du Conseil, le Président de la Lega Calcio (à propos, qui est le Galliani qui se rebelle furieusement contre la Juve depuis quelques jours? Le Président de la Lega ou le Dirigeant du Milan ? Qui sait), le Milan ami de toujours de Carraro, le Milan des 3 télévisions (mais il ose encore se plaindre des informations), le Milan des dirigeants qui appellent les juges de ligne pour faire part de leur mécontentement, le Milan qui, si on se réfère aux récentes interceptions, promettait un engagement limité sur le terrain dans le but d’avoir des joueurs en échange, et bien jugez si ce Milan est vraiment une victime du système Moggi.
Ce système convenait à tout le monde. Même aux ennemis de toujours (ex : la Roma). A tous les présidents qui n’ont jamais eu le courage de parler. Jusqu’à quand ce scandale a vu le jour. Deux ou trois ont parlé, les autres ? Silence absolu, mais ils savaient tout.
Un dernier appel: Moggi abusait de son pouvoir pas seulement pour la Juve, mais aussi pour la Gea. Qui n’était pas la Juve. La Gea ne nous a jamais aidés.
Je sais que vous tiendrez compte de tout cela. Beaucoup plus que des sentences déjà écrites par la Gazzetta et des autres organismes. Et par tous les tifosi qui nous détestent depuis toujours, certainement pas depuis un mois.
Nous vous demandons justice, cher Dott. Borrelli. Pas de bouc émissaires. Mais des punitions égales et sérieuses pour les responsables. Tous. Par d’exception. Et que les tifosi des autres équipes aillent dans les rues si votre décision finale est différente de celle qu’ils espéraient ...
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